INDONÉSIE : 9e édition du Festival Gay Q !
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INDONÉSIE : 9e édition du Festival Gay Q !
9ème édition du festival gay Q! en Indonésie
Pour sa neuvième édition, le festival international Q!, considéré comme le plus important du genre en Asie, espère attirer 15.000 spectateurs à ses 120 projections, expositions et débats, tous gratuits, jusqu'au 3 octobre.
La publicité se fait de bouche à oreille ou par les sites de réseaux sociaux à cause de "la stigmatisation des homosexuels", explique John Badalu, le directeur du festival.
"Nous préférons ne pas trop promouvoir l'événement dans la presse locale car elle reste très conservatrice", précise-t-il.
L'homosexualité est autorisée entre adultes consentants dans l'immense archipel de 240 millions d'Indonésiens, dont plus de 80% sont musulmans, mais peu de LGBT osent afficher publiquement leurs préférences sexuelles.
Ils sont particulièrement montrés du doigt par les mouvements islamiques se présentant comme les défenseurs des valeurs musulmanes, qui n'hésitent pas à employer la force.
C'est ainsi que deux conférences, d'homosexuels et de transsexuels, ont été contraints cette année à jeter l'éponge lorsque des militants extrémistes ont envahi leurs salles de réunion.
De son côté, le ministre de la Communication, Tifatul Sembiring, élu d'un parti religieux, a provoqué une polémique en s'interrogeant sur le bien-fondé, pour l'État, de financer la lutte contre le sida, qu'il a lié à la pornographie.
Ces prises de position n'ont pas empêché son ministère d'approuver la tenue du festival Q!. "Nous n'avons pas d'objection. Tant que les films ne sont pas trop sexuellement explicites ni trop vulgaires", a précisé son porte-parole, Gatot Dewa Broto.
Ce qui, pour M. Badalu, signifie: "ne pas faire de vagues" et éviter les provocations.
Pour asseoir sa légitimité, le festival Q! a pris soin d'être parrainé par des clubs privés et des centres culturels étrangers, notamment français, néerlandais ou allemand, qui lui ouvrent leurs portes.
"Comme les financements proviennent d'organisations étrangères et les films sont projetés dans des centres internationaux, les radicaux n'oseront pas nous attaquer", souligne M. Badalu.
Mis en ligne le 28/09/2010
[Source : www.e-llico.com]
Re: INDONÉSIE : 9e édition du Festival Gay Q !
Lorsque je lis ces nouvelles à propos de l’Indonésie qui, rappelons-le, est le premier pays musulman du monde, je tire les leçons suivantes :
1. Les partis musulmans, dits « conservateurs », terme qui, le plus souvent, cache et désigne des extrémistes, sont nos principaux ennemis, même s’ils ne sont pas les seuls. Et nous sommes une de leurs principales cibles, pour des raisons que j’ai souvent exposées, et qui ne sont pas très difficiles à comprendre. Voilà pourquoi il est vital pour nous de les « surveiller », de nous en méfier, de déconstruire leur discours, et de les tenir à distance (ne serait-ce qu’à l’aide nos bulletins de vote quand on nous demande de les utiliser).
N’oublions pas qu’au Maroc ils contrôlent déjà certaines de nos municipalités, qu’ils sont largement représentés au parlement, qu’ils ont en maintes occasions donné des preuves irréfutables qu’ils mettent leur homophobie au service de leur action politique, et qu’ils guettent la première occasion d’entrer dans un gouvernement où on leur donnerait des ministères où ils pourraient exercer leurs talents, et donc leur homophobie, tels que les Affaires Religieuses (évidemment) ou les Affaires Sociales…
S'interroger sur le bien-fondé, pour l'État, de financer la lutte contre le sida, qu'il lierait à la pornographie, pourrait être une prouesse de notre PJD qui, sur des sujets annexes, a dit des choses encore pires…
2. Le regard et l’aide des autres nations, notamment des nations occidentales et libérales (Europe et USA principalement) est déterminant. Car c’est ce regard qui rappelle aux extrémistes musulmans qu’il existe, au delà des prétendues « valeurs » que, pour des raisons de stratégie politique, ils prétendent défendre, des valeurs universelles qui incluent les Droits de l’Homme, des tous les hommes, et qui défendent la diversité des identités sexuelles.
La fraction libérale et éclairée de la nation marocaine (et en tout premier lieu l’Association Bayt El-Hikma, de Khadija Rouissi, ainsi que TelQuel) a intégré cette réalité, encore récemment à l’occasion de sa protestation contre la lapidation à mort de Sakineh Mohammadi Ashtiani en Iran. Ce que je viens d’écrire plus haut a été formulé encore mieux par Karim Boukhari dans le dernier numéro de TelQuel (N° 441, du 2 au 8 octobre 2010), qui écrit :
"Il est très important, et surtout très utile, que des voix musulmanes, marocaines, épousent à leur tour la culture de l’universel et dénoncent ce qui est avant tout une grave violation d’un droit humain."
On ne peut que souhaiter que ce mouvement de défense de cette femme s’étende aussi, logiquement, à celle d’Ebrahim Hamidi, 18 ans, menacé de mort pour homosexualité à l’issu d’un procès inique, où tous les droits de la défense ont été bafoués…
3. Dernière leçon que je tire de cette info : du point de vue de la stratégie enfin, nous apprenons qu’avec sagesse et réalisme, les organisateurs semblent éviter soigneusement le recours à l’agressivité, à la provocation, au prosélytisme. C’est en effet en exigeant tout avec excès qu’on risque le plus de n’obtenir jamais rien.
Ce que demandent les lesbiennes et les gays de ce pays, c’est tout simplement que l’ensemble politico-religieux cesse d’interdire tout ce qui lui déplaît, et ait le souci d’intégrer toutes minorités qui composent notre société.
Et quand on voit ce que, avec un peu de réalisme et de courage, il est possible d'obtenir dans le premier pays musulman du monde, on se dit qu'il n'y a pas de raison pour que, sur ce chapitre comme bien d'autres, le Maroc reste à la traîne.
1. Les partis musulmans, dits « conservateurs », terme qui, le plus souvent, cache et désigne des extrémistes, sont nos principaux ennemis, même s’ils ne sont pas les seuls. Et nous sommes une de leurs principales cibles, pour des raisons que j’ai souvent exposées, et qui ne sont pas très difficiles à comprendre. Voilà pourquoi il est vital pour nous de les « surveiller », de nous en méfier, de déconstruire leur discours, et de les tenir à distance (ne serait-ce qu’à l’aide nos bulletins de vote quand on nous demande de les utiliser).
N’oublions pas qu’au Maroc ils contrôlent déjà certaines de nos municipalités, qu’ils sont largement représentés au parlement, qu’ils ont en maintes occasions donné des preuves irréfutables qu’ils mettent leur homophobie au service de leur action politique, et qu’ils guettent la première occasion d’entrer dans un gouvernement où on leur donnerait des ministères où ils pourraient exercer leurs talents, et donc leur homophobie, tels que les Affaires Religieuses (évidemment) ou les Affaires Sociales…
S'interroger sur le bien-fondé, pour l'État, de financer la lutte contre le sida, qu'il lierait à la pornographie, pourrait être une prouesse de notre PJD qui, sur des sujets annexes, a dit des choses encore pires…
2. Le regard et l’aide des autres nations, notamment des nations occidentales et libérales (Europe et USA principalement) est déterminant. Car c’est ce regard qui rappelle aux extrémistes musulmans qu’il existe, au delà des prétendues « valeurs » que, pour des raisons de stratégie politique, ils prétendent défendre, des valeurs universelles qui incluent les Droits de l’Homme, des tous les hommes, et qui défendent la diversité des identités sexuelles.
La fraction libérale et éclairée de la nation marocaine (et en tout premier lieu l’Association Bayt El-Hikma, de Khadija Rouissi, ainsi que TelQuel) a intégré cette réalité, encore récemment à l’occasion de sa protestation contre la lapidation à mort de Sakineh Mohammadi Ashtiani en Iran. Ce que je viens d’écrire plus haut a été formulé encore mieux par Karim Boukhari dans le dernier numéro de TelQuel (N° 441, du 2 au 8 octobre 2010), qui écrit :
"Il est très important, et surtout très utile, que des voix musulmanes, marocaines, épousent à leur tour la culture de l’universel et dénoncent ce qui est avant tout une grave violation d’un droit humain."
On ne peut que souhaiter que ce mouvement de défense de cette femme s’étende aussi, logiquement, à celle d’Ebrahim Hamidi, 18 ans, menacé de mort pour homosexualité à l’issu d’un procès inique, où tous les droits de la défense ont été bafoués…
3. Dernière leçon que je tire de cette info : du point de vue de la stratégie enfin, nous apprenons qu’avec sagesse et réalisme, les organisateurs semblent éviter soigneusement le recours à l’agressivité, à la provocation, au prosélytisme. C’est en effet en exigeant tout avec excès qu’on risque le plus de n’obtenir jamais rien.
Ce que demandent les lesbiennes et les gays de ce pays, c’est tout simplement que l’ensemble politico-religieux cesse d’interdire tout ce qui lui déplaît, et ait le souci d’intégrer toutes minorités qui composent notre société.
Et quand on voit ce que, avec un peu de réalisme et de courage, il est possible d'obtenir dans le premier pays musulman du monde, on se dit qu'il n'y a pas de raison pour que, sur ce chapitre comme bien d'autres, le Maroc reste à la traîne.
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